
















Encore de belles contributions envoyées par nos fidèles par mail ce mois-ci. Mais le point important, c’est que le 29 mai dernier un Bla Bla Thé a pu se tenir, avec participation physique, sur le toit de la médiathèque, le premier depuis un an et demi! Les retrouvailles furent belles et chaleureuses. Ceci explique sans doute pourquoi, dans l’effusion, certaines parties des notes prises pour notre compte-rendu se sont envolées. Des oeuvres se retrouvent moins décrites ou commentées que d’autres. Le sérieux et la concentration reviendront, promis.
Un petit carnet rouge de Sofia Lundberg. L’auteur a retrouvé à la mort de sa grand-tante un carnet d’adresses rempli de noms inconnus pour elle et pour la plupart rayés et accompagnés de la mention « décédé ». Le livre « Un petit carnet rouge » s’en inspire largement. Doris, 96 ans, possède un petit carnet rouge offert par son père lorsqu’elle était enfant et dans lequel elle va raconter toute sa vie. C’est ce carnet que sa petite-nièce Jenny découvrira et lira lorsqu’elle viendra à Stockholm s’occuper de Doris en fin de vie à l’hôpital. Dans ce carnet, on retrouve les rencontres, les ami(e)s, l’unique amour de Doris et les pays dans lesquels elle a vécu : la Suède son pays de naissance et Stockholm, La France et Paris , les Etats-Unis et New-York, l’Angleterre et Sancreed. « C’est un livre qui parle d’amour et de la passion, d’amitié, d’entraide, d’espoir, de persévérance, de partage, de solitude, des souvenirs mais avec qui les partager puisque la plupart de ceux qui les ont vécus sont décédés, du temps qui passe, de la culpabilité, des regrets, de la vie des enfants placés jeunes à travailler chez les autres, de la dureté du travail, du mépris des employeurs, de l’ascension sociale puis de la chute, de l’exil loin de son pays de naissance, de la seconde guerre mondiale. C’est également un livre sur la famille et la transmission entre Doris et Jenny. Il alterne les chapitres où Doris raconte sa vie et ceux où elle échange via Skype avec Jenny. C’est une belle histoire empreinte de joies et de tristesse à certains moments de la vie de Doris. Elle est également touchante, émouvante car on a tous un carnet d’adresses qui nous rappelle des souvenirs et des personnes avec des noms rayés au fil du temps. Avant de devenir un livre publié, celui-ci a fleuri sur internet et a connu le succès. » Par FABIENNE
La brodeuse de Winchester de Tracy Chevalier. Violet Speedwell, 38 ans, célibataire, dactylo dans une compagnie d’assurances, emménage à Winchester pour, d’une part, fuir sa mère acariatre qui ne vit que dans le souvenir de son fils mort à la guerre de 14-18 et d’autre part, pour donner un nouveau sens à sa vie, se faire des ami(e)s et trouver une activité manuelle qui l’épanouira. Le fiancé de Violet tué au cours de la Première Guerre Mondiale, a fait d’elle est une « femme excédentaire » comme on appelle à l’époque celles qui n’ont pas pu se marier car la guerre a décimé toute une génération de fiancés potentiels. A Winchester, Violet intègre le « Cercle des brodeuses » de la cathédrale qui brode des coussins, des agenouilloirs et des aumônières pour agrémenter et donner des couleurs à l’édifice. Elle va se faire des amies et rencontrer Arthur, l’un des sonneurs de cloches de la cathédrale. Lui aussi a perdu un fils à la guerre et s’occupe maintenant de sa femme qui souffre de dépression depuis ce malheur. Tous deux savent que rien de durable n’est possible entre eux et pourtant leur amitié se transformera en amour et apportera à Violet un cadeau inattendu qui changera complètement sa vie. « Au-delà de l’histoire assez banale, ce qui m’a intéressée dans ce livre, ce sont les nombreuses thématiques qu’il aborde : la rigidité de la société de l’époque pour les femmes célibataires et la situation sociale des jeunes femmes après la première guerre mondiale, le monde du travail : propos sexistes du patron de Violet « la dactylographie c’est un métier de femme et pas d’hommes », les relations difficiles mère/fille : chacune portant le deuil d’êtres chers disparus, la mère estime que c’est sa peine qui prime, l’homosexualité entre femmes (« relations contre nature ») mal vue à l’époque soit les femmes se séparaient soit elles devaient quitter leur ville ou cacher leur relation, la maternité hors mariage et ses conséquences au sein de la famille et de l’entourage, la transmission des connaissances (les brodeuses apprenent leur art aux nouvelles arrivantes et il en est de même des sonneurs de cloches), l’arrivée d’Hitler à la tête de l’Allemagne dont les idées font craindre à certains un nouveau malheur. J’ai également apprécié tous les détails donnés par Tracy Chevalier sur le Cercle des Brodeuses (Louisa Pesel qui dirige ce cercle dans le livre a véritablement existé ; elle est la fondatrice de ce cercle des brodeuses de Winchester) et sur la broderie utilisée notamment comme thérapie apaisante pour les soldats traumatisés par la guerre de 14-18. Les différents points de broderie employés selon ce que l’on veut représenter (point de riz, point de Hongrie, point florentin, point de croix, point d’œillets, point des Gobelins….), et les nuanciers de couleurs, les choix des motifs et des couleurs. Il en est de même pour l’art campanaire (celui des sonneurs de cloches). Les descriptions de la ville de Winchester, ville médiévale et sa cathédrale dans laquelle Jane Austen est enterrée car elle décédée à Winchester. Plusieurs références à l’écrivain anglais du 19ème siècle, Anthony Trollope, lu par Violet et que je lis ou relis moi-même régulièrement comme Jane Austen. Comme à son habitude, Tracy Chevalier mêle histoire vraie et fiction pour nous faire découvrir une autre époque et d’autres mœurs. Violet a certes au départ une vie étriquée mais nous suivons son évolution psychologique, son émancipation sans peur du quand dira-t-on. On éprouve de l’empathie pour elle et on lui souhaite de réussir enfin sa vie. Livre bien documenté. » Par FABIENNE
La douce empoisonneuse et Le cantique de l’apocalypse joyeuse d’Arto Paasilinna. « J’aimerais recommander cet auteur finlandais, à l’humour décapant, délirant. Il nous présente un monde en déconfiture. A découvrir, on s’amuse, c’est loufoque. » Par ANNIE P.
Les Orphelins de Bessora. Orphelins nés en 1940 en Allemagne, Wolf et Barbara sont jumeaux de sang aryen. En 1948, une fraternité sud-africaine cherchant des enfants au sang pur les adopte. Ils sont accueillis dans leur nouvelle famille où ils apprennent que les terres du domaine seront un jour les leurs. Au fil de leur histoire, ils découvrent la violence de l’Apartheid sans jamais réussir à s’intégrer. (présentation éditeur) « Où on parle des adoptions et de ses drames, de racisme, de la communauté noire… Des orphelins oubliés parmi tous les drames du XX siècle. La liste n’est pas exhaustive. Rappeler :
– En Namibie, plus de 400 enfants de combattants sont « confiés « à l’Allemagne de l’Est, pour y devenir l’élite de la nation
– Enfants déportés d’Angleterre ( Irlande du Nord) vers le Canada, l’Afrique du Sud ou l’Australie, pour être éduqués et » civilisés » par des institutions religieuses. Sont au départ, Orphelins ou délinquants.
– Enfants grecs déportés dans les démocraties populaires au lendemain de la guerre civile en Grèce, 1947 . Il s’agissait de leur donner une sérieuse éducation communiste.
– Au Canada, les jeunes Indiens sont arrachés à leurs familles pour être acculturés.
– plus près de nous, les enfants de la Creuse, déportés de la Réunion, pour repeupler certaines régions françaises.
– Un film, « The Magdalene Sisters » enferment dans leur couvent en 1964, des filles ou des femmes, pour qu’elles deviennent blanchisseuses, pour les laver de leurs péchés. Tombées enceintes hors du mariage, leurs enfants leur seront enlevés pour être adoptés souvent par de riches Américains. L’église irlandaise ne dira mot… Ce film aura le Lion d’Or en 2002.« Par ANNIE P.
Je me transporte partout. 5000 poèmes inédits de Jean-Claude Pirotte. « C’est l’oeuvre d’une fin de vie. Pirotte écrit tous les jours , un poème par jour les deux dernières années de sa vie. Je n’ai pas pu vous amener l’ouvrage, plus de 5 kg ! Pour moi, une grande source d’admiration et d’inspiration. » Par THIERRY
La poésie du Polonais Adam Zagajewski et du Suisse Philippe Jaccottet. Tous deux disparus en 2021. « Je voulais vous lire des poèmes aujourd’hui, j’ai travaillé sur quelques traduction de Zagajewski, je vous les lirai la prochaine fois » Par GUY
La petite histoire des flocons de neige de Etienne Ghys. Vu de près, un flocon révèle toutes sortes de splendeurs : une merveille de géométrie et de symétrie. En 1610, le grand astronome Johannes Kepler en fut étonné et voulut expliquer pourquoi les flocons ont six branches. Étienne Ghys, un scientifique, s’est à son tour pris de passion pour les flocons de neige. Dans ce livre aux magnifiques images, il nous conte l’histoire de la science de la neige… (présentation éditeur) « Pour un jeune public comme pour un public adulte. Superbe. » Par GUY
L’ami arménien par Andreï Makine. A travers l’histoire d’une amitié adolescente, Makine révèle dans ce véritable bijou de littérature classique un épisode inoubliable de sa jeunesse. Le narrateur, treize ans, vit dans un orphelinat de Sibérie à l’époque de l’empire soviétique finissant. Dans la cour de l’école, il prend la défense de Vardan, un adolescent que sa pureté, sa maturité et sa fragilité désignent aux brutes comme bouc-émissaire idéal. Il raccompagne chez lui son ami, dans le quartier dit du « Bout du diable » peuplé d’anciens prisonniers, d’aventuriers fourbus, de déracinés égarés «qui n’ont pour biographie que la géographie de leurs errances. » Il est accueilli là par une petite communauté de familles arméniennes venues soulager le sort de leurs proches transférés et emprisonnés en ce lieu, à 5 000 kilomètres de leur Caucase natal, en attente de jugement pour « subversion séparatiste et complot anti-soviétique » parce qu’ils avaient créé une organisation clandestine se battant pour l’indépendance de l’Arménie… (présentation éditeur) « Je connaissais cet auteur mais j’ai été très touché par la relation d’amitié qui se noue entre les deux personnages ». Par CATHERINE
Falling de Viggo Mortensen. John vit en Californie avec son compagnon Eric et leur fille adoptive Mónica, loin de la vie rurale conservatrice qu’il a quittée voilà des années. Son père, Willis, un homme obstiné issu d’une époque révolue, vit désormais seul dans la ferme isolée où a grandi John. L’esprit de Willis déclinant, John l’emmène avec lui dans l’Ouest, dans l’espoir que sa soeur Sarah et lui pourront trouver au vieil homme un foyer plus proche de chez eux. Mais leurs bonnes intentions se heurtent au refus absolu de Willis, qui ne veut rien changer à son mode de vie… (synopsis) « Un film sensible, intelligent, profond, une grande émotion cinématographique, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un tel film. Viggo mortensen est un artiste complet, il a aussi fait la musique du film. » Par VIOLETTA
Le chemin des anges. Ma traversée d’Israël à pied de Linda Bortoletto. Un chemin de randonnée long de plus de mille kilomètres traverse Israël en serpentant, ondulant et se tortillant : le Shvil, ou Israel National Trail. Peu de gens le connaissent et encore moins savent qu’on l’appelle aussi » le chemin des anges « . Linda Bortoletto l’a parcouru seule pendant deux mois. Depuis la frontière avec le Liban, au nord, jusqu’à la mer Rouge, au sud, elle qui n’est pas juive, qui n’était jamais venue en Israël, elle dont la mère est musulmane, va, pas après pas, rencontre après rencontre, appréhender Israël par la nature, l’intensité et l’énergie de cette terre, mais aussi chercher la vraie raison de sa présence là-bas, tenter de réconcilier en elle-même la guerrière, la femme et la mystique. (présentation éditeur) « Un récit de voyage où j’ai appris beaucoup sur Israël et ces « anges », très beau documentaire adapté aussi. » Par ELIANE
La saga des Cazalet – tome 2 : A rude épreuve d’Elisabeth Jane Howard. « Je n’ai pas pris mes notes mais je suis en train de lire ce tome 2, on est pris véritablement par cette saga familiale qui se passe dans des temps sombres. » Par FLORIANE
Le Père de Florian Zeller. André n’est plus tout jeune. C’est ce qui pousse Anne, sa fille, à lui proposer de s’installer dans le grand appartement qu’elle occupe avec son mari. Elle croit ainsi pouvoir aider ce père qu’elle a tant aimé et qui la fait toujours rire. Mais les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu : celui qui pose ses valises chez elle se révèle être un personnage étonnant, haut en couleur, et pas du tout décidé à renoncer à son indépendance … Elle voudrait bien faire, mais découvre qu’elle n’est pas au bout de ses peines … On n’accepte pas si facilement de devenir, un jour, l’enfant de nos enfants. Une des plus grandes réussites théâtrales de ces dernières années, adaptée au cinéma : The Father. « Comment l’auteur écrit-il ? Comment voyage-t-il à travers toutes ces formes d’écriture ? Très intéressante intervention récemment sur France culture : https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/les-chemins-de-la-philosophie-emission-du-vendredi-28-mai-2021 ? Par FLORIANE
Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. Alors qu’il rend visite à son ami peintre Basil Hallward, Lord Henry rencontre le jeune Dorian Gray. Emerveillé par sa jeune beauté et sa naïveté, il se lie rapidement d’amitié avec lui et dit, en plaisantant, qu’une fois le portrait terminé, seul celui-ci gardera à jamais cette beauté tandis que Dorian vieillira peu à peu. Le jeune homme déclare alors qu’il donnerait son âme pour que ce portrait vieillisse à sa place. A ces mots, tous rirent… sur le moment. Effrayé par ce portrait si parfait, Dorian le laissera chez lui, protégé de la vue de tous, cachant honteusement le secret de son âme… Le Portrait de Dorian Gray a été rédigé en 1890 puis complété en 1891. Ce roman fantastique est à la fois un manifeste esthétique et un récit moral. Bien qu’Oscar Wilde y développe l’idée d’un art dégagé de toute éthique, le jeune Dorian Gray va faire face à sa conscience morale à travers son portrait qui porte à sa place les traces de sa perversité et la décadence que le temps inflige aux esprits les plus purs. Par SOIZIK
Le petit héros de Dostoïevski. Le 23 avril 1849, Dostoïevski est arrêté pour complot politique. Dès qu’on lui permet d’avoir une bougie, du papier et de l’encre, il compose Le Petit Héros qui explore le thème, fondateur pour lui, de l’enfance « pensive ». Son personnage, un jeune garçon de onze ans, y découvre les joies, les espoirs fous et les souf¬frances de l’amour, en s’éprenant d’une belle dame mariée… (présentation éditeur) « J’aime particulièrement ce court texte de Dostoïevski, lumineux, évoquant les premiers émois de l’enfance, une bonne manière d’entrer dans son œuvre ». Par ELISABETH
Prochain rdv : le samedi 19 juin à 15h, en extérieur. A moins que le ciel n’en décide autrement. Sur inscription auprès des bibliothécaires.