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MUSIQUE : les nouveautés de juillet 2021

Jazz

La scène britannique est une fois encore bien représentée dans nos bacs avec les nouveaux albums de Sons of Kemet (l‘une des diverses formations du saxophoniste Shabaka Hutchings) ainsi que du pianiste londonien autodidacte Alfa Mist et son jazz impressionniste teinté d’influences hip hop.

D’origine anglaise également mais installé en France depuis 4 décennies, le contrebassiste Gary Brunton livre quant à lui un album en trio avec Bojan Z et Simon Goubert. A noter aussi deux albums de jazz fusion tendance cosmique, celui très funky de Kaidi Tatham (musicien britannique pionnier du broken beat) et celui plus contemplatif du quartet israélien Apifera, ainsi que le retour du pianiste Vijay Iyer en trio. Et enfin les rééditions : un disque de 68 du guitariste Gabor Szabo ainsi que le premier opus du saxophoniste japonais Kohsuke Mine et de son quartet chez BBE.

Soul-funk et reggae

Du côté britannique, on retrouve la nouvelle star de la soul anglaise Jorja Smith sur l’EP apaisé Be Right Back où s’invite la rappeuse Shaybo sur le titre dancehall Bussdown.

Outre-Atlantique, Nick Waterhouse poursuit son hommage réussi au rhythm’n’blues et au doo-wop sur son 5è album, le bien nommé Promenade Blue (Innovative Leisure) et le label écossais Athens of the North, exhume les meilleurs titres de Nathan Bartell, figure méconnue de la soul sudiste, sur un album éponyme réunissant, balades, titres funk et disco enregistré dans les années 70 et 80.

Même registre avec la nouvelle sortie d’Africa 7, une rétrospective de l’œuvre du Camerounais Jo Bisso sur la période 70.

En reggae, Biga Ranx fait son retour avec une mixtape de 8 titres au format vinyle, St Soleil.

Hip-Hop

Rap anglais également avec Tyron, le deuxième album de Slowthai, qui s’ouvre sur son classique mix de grime et trap en collaboration avec Skepta et A$AP Rocky, pour évoluer vers des textures RnB et électroniques bénéficiant de la présence de James Blake et Mount Kimbie.

Chez Stones Throw, c’est le producteur MNDSGN qui nous offre la douceur californienne estivale avec son Rare Pleasure lo-fi aux influences jazz, soul, et brésiliennes, enregistré notamment en compagnie de son compagnon de label Kiefer aux claviers, et des figures du label de jazz International Anthem Carlos Niño (percussions) et Miguel Atwood-Ferguson (cordes).

Pop Rock

Parmi les nombreuses sorties du printemps, on trouve des anciennes gloires qui vieillissent bien, avec les albums de Teenage Fanclub, figure historique de Creation Records, et de Dinosaur Jr, soutenu par Kurt Vile à la production.

Le rock américain s’incarne dans ses valeurs sûres (Osees, Black Keys) et des confirmations, avec les sorties kraut de Trees Speak et noise de Facs.

La nouvelle vague post-punk britannique est toujours aussi active, après le retour cette saison de Shame et Black Country New Road. C’est le premier album très attendu de Squid qui nous parvient enfin, travail méticuleux aux influences free et kraut produit par Dan Carey, responsable du premier album de Black Midi, qui revient également avec un Cavalcade très jazz rock.

En réponse à cette scène effervescente, on note aussi la réédition de raretés des Swell Maps, précurseurs du post-punk des années 70.

Pour la pop, on accueille le virage soul/disco de St Vincent sur son 6è album Daddy’s home, l’hommage à la britpop et à la scène Madchester des danois de Iceage sur Seek Shelter, et le Full-Throated Messianic Homage de Sons of Raphael, fratrie anglaise dont le premier album mixé par Philippe  Zdar rappelle fortement le Congratulations de MGMT. Et coup de cœur pour Hella Love, hommage de Jess Sylvester alias Marinero à sa ville natale de San Francisco dans la veine de Mild High Club, pop baroque sur fond de cuivre mariachis et climat tropicalia.

Enfin, deux disques singuliers du côté de la production française : la compilation Vanishing Point célébrant la carrière du groupe post-metal Dirge; et le nouvel album de Heimat chez Teenage Menopause, œuvre percussive aux sonorités indus et traditionnelles soulignant le chant en allemand et italien d’Armelle Oberlé, évoquant Nico ou Catherine Ribeiro.

Musique classique et contemporaine

On commence par une sortie événement avec le défi prévu sur quatre années du pianiste Leif Ove Andsens accompagné du Mahler Chamber Orchestra  d’explorer les années 1785 et 1786 de la carrière de  Mozart. Mozart Momentum, c’est donc le moment où Mozart offre ses plus belles pièces aux pianistes, où les concertos vont devenir comme de mini-opéras mais, paradoxalement, le moment où il va aussi produire de la musique de chambre. Selon les mots du pianiste, c’est « comme si Mozart pleurait d’un œil et riait de l’autre ». On continue dans la virtuosité et la sensibilité avec la violoniste britannique Fenella Humphreys pour son interprétation des concertos pour violon et humoresques de Sibelius accompagnée de la BBC Orchestra Of Wale. Passons à la Renaissance avec  le compositeur Johannes Martini, d’une génération précédant Josquin, dont les messes, motets et psaumes sont interprétés par l’ensemble Le Miroir de musique. La fleur de biaulté nous éclaire sur cette œuvre peu enregistrée alors qu’elle d’un grand raffinement. Enfin, restons au frais dans les églises avec un récital d’orgues mais pas n’importe lesquels, les orgues de Sicile. La collection Orgues du monde nous permet une exploration de ces instruments fascinants et habilement interprétés par Arnaud de Pasquale. Ces orgues sont historiques, c’est donc assez bouleversant d’entendre ce que nos aïeux de 1547 pouvaient entendre ! 

Musiques électroniques

La koweitienne Fatima Al-Qadiri, installée à Los Angeles, propose chez Hyperdub un hommage à la littérature féminine arabe médiévale. Medevial Femme est un projet singulier et élégiaque, réécriture électronique de la musique classique arabe soulignée de quelques instruments traditionnels.

Le DJ et producteur Poté, originaire de Ste Lucie, publie quant à lui un deuxième album sur le label Outlier de Bonobo, savant mélange d’influences caribéennes, du kuduro du label lisboète Enchufada, et d’un songwriting pop marqué par sa collaboration avec Damon Albarn.

Après un EP sur le label de Chloé Lumière Noire, le duo Il est vilaine formé par Simon Says et Florient Froissard publie Les mystères de Lorient, premier album synth pop / techno porté par les voix féminines de Chloé Raunet (C.A.R.), Narumi Herisson (Tristesse contemporaine), Yula Kasp, et Sofia Fanego.

Illustration sonore, musique d’ambiance et musiques de films

Moins connue que ses comparses britannique, française ou italienne, la library belge est à l’honneur chez Sdban, avec la réédition de la compilation Beat-Action, sortie initialement sur le label RKM en 1980. Les œuvres jazz-funk et disco des compositeurs John Sluzny, Roland Kruger et Ralph Benatar complètent le portrait du groove belge entrepris par les précédentes sorties du label Funky Chimes et Funky Chicken.

Inspiré par l’illustration sonore et la musique de film des années 70, le claviériste Rory More propose avec Through The Dappled Dell un parcours onirique entre jazz lounge, funk psyché, easy-listening et pop instrumentale planante.

Le voyage se poursuit avec la réédition du Sonatina for Maria (1985) du compositeur libanais Ihsan Al-Munzer chez BBE, titres cinématographiques ayant notamment illustré le film Al Makhtouf (1983).

Enfin, notre collection des œuvres de Morricone s’enrichit de Spasmo, bande originale du giallo de Umberto Lenzi (1974) réédité par les italiens de Beat Records.

Musiques inclassables et expérimentales

Crammed Discs poursuit la réédition de la série Made to Measure qui se concentre sur les pratiques instrumentales d’un compositeur avec ce volume 1, d’abord édité en 1984, consacré à Aksak Maboul, Minimal Compact, Tuxedomoon et Benjamin Lew dans des formes plus expérimentales que leurs discographies habituelles. Un disque froid, souvent hypnotique et inventif.

Et on termine avec un coup de cœur pour Keyboard Fantasies de Beverly Glenn Copeland. Petite merveille de minimalisme, cet album initialement sorti en cassette à 200 exemplaires en 1986 est enfin réédité grâce à la pugnacité d’un collectionneur japonais, Ryota Masuko. Keyboard Fantasies a été enregistré en pleine forêt avec un DX7, une boîte à rythme et un vieil Atari créant une ambiance méditative et pastorale que la voix de Beverly vient envelopper de profondeur.

Variété francophone

La pop française est à l’honneur avec le retour de Clara Luciani et les sonorités vintages de la lyonnaise Kcidy et de La Cabane de Baldwin, groupe qui compte en son sein des membres du Roi Angus et des Rebels of Tijuana

Musiques du monde

Le retour de Yom, qui continue d’explorer de nouveaux horizons avec sa clarinette klezmer, ainsi que de Guts avec une deuxième compilation de morceaux diffusés lors de ses DJ sets, concentré de groove africain, caribéen et sud-américain.

Côté rééditions, Awesome Tapes From Africa exhume le deuxième disque du claviériste d’ethio-jazz Hailu Mergia, accompagné du Walias Band.

La playlist du mois est disponible sur SpotifyYouTubeet Deezer.
Bonne écoute !

Lien catalogue :

https://bit.ly/3hoDWwS

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